L’Histoire de Hirsingue
A l’époque de l’antiquité,
Hirsingue fût un vicus romain
Un vicus était le nom latin donné à une petite agglomération à l’époque gallo-romaine. Il avait souvent pour origine un village gaulois antérieur à la conquête par les romains.
Le vicus était caractérisé par les fonctions qu’il occupait :
– relais de poste sur une voie romaine ou situation à une intersection,
– regroupement d’artisans et de commerçants pour un secteur rural, lieu de marché,
– lieu de culte par ses temples (fanum) et de divertissement avec ses thermes romains et amphithéâtre.
A Hirsingue, les Romains auraient bâti un château à l’endroit même où s’élève aujourd’hui la chapelle du cimetière (cimetière qui était d’ailleurs fortifié). La route antique conduisant de Mandeure à Augst et à Kembs traverse le village.
Relativement anonyme jusque-là, la localité est mentionnée pour la première fois en 708 par Sainte Odile – originaire d’Obernai et devenue bien plus tard (en 1946) patronne de l’Alsace – dans son testament sous la dénomination de Hirsungen. Hirsingue appartient alors à l’abbaye de Niedermunster.
En 1239, le village est vendu à l’évêque de Bâle qui l’échange avec les Habsbourg contre Laufen. Hirsingue est alors intégrée à la cour domaniale des Habsbourg qui en 1630 est donnée en fief aux barons comtois de Glères-Montjoie qui y possèdent un château.
En 1631, Gustave II Adolphe de Suède souhaite étendre son influence au-delà de la Baltique. Pour cela, il doit affaiblir le Saint-Empire Romain Germanique et donc s’allier à la France dans la guerre de Trente Ans (1618-1648). Dès lors, son armée et lui sillonneront l’Allemagne jusqu’à l’Alsace, dévastant tout sur leur passage, y compris Hirsingue en 1633.
Quinze ans plus tard, Hirsingue passe à la couronne de France. L’ancien château, menaçant de tomber en ruines, est reconstruit en 1742, puis détruit en 1789, période où il ne faisait pas bon être châtelain. Le comte de Montjoie, locataire des lieux, est contraint de mettre le cap sur Bâle pour sauver sa vie.
Au XXème siècle, lors de la Seconde Guerre mondiale, quelques maisons sont incendiées et deux ponts sont détruits. La communauté juive de la ville, présente depuis longtemps, doit quant à elle s’enfuir.
Aujourd’hui, Hirsingue est un grand bourg principalement industriel et commercial, où l’histoire se cache cependant dans chaque recoin de la ville.
La Chapelle de Hirsingue
Construite, détruite, reconstruite, elle a plusieurs vies : 1308, 1848, 1899, 1980. D’après l’historien Franz Joseph Fues, la chapelle qui se trouve dans le cimetière attenant à l’église aurait été bâtie sur ordre de Guillaume de Gliers-Montjoie en 1308. Aux XVIè et XVIIè siècles, elle sert de sépulture aux membres de la famille Montjoie, ainsi qu’aux prêtres natifs de Hirsingue. Au XVIIIè siècle, servant d’ossuaire, la chapelle devient un lieu de pèlerinage pour les futures mères. La toiture et les murs sont entièrement refaits à la fin du XXe siècle. La chapelle possède un autel néo-gothique et une pièta du XVIe siècle.
On y trouve aussi l’épitaphe de la comtesse de Montjoie décédée à Hirsingue en 1788 et enterrée à l’église St-Jean Baptiste. L’épitaphe de la comtesse Marie-Anne Sigismonde Sophie, née baronne de Reinach, est découverte à la fin du XXe siècle dans une propriété ayant appartenu à M. Joseph Sparrer, qui a travaillé pour les Montjoie. La dalle n’a jamais été livrée car le château a été attaqué par le peuple en 1789. Ce n’est qu’en 1987 qu’elle a été mise en place.
La Stèle de l'Abbé Haegy
Originaire de Hirsingue, l’abbé Xavier Haegy (1870-1932) est en 1897 rédacteur en chef du nouveau quotidien catholique de Mulhouse. En 1900, il prend la direction de l’Elsässer Kurier. En 1906, il entre au Conseil Général. En 1918, il devient président à la Société d’édition de la Haute Alsace. A l’origine des premiers syndicats chrétiens, il est député au Reichstag (le parlement allemand) en 1912, et participe au conseil consultatif d’Alsace-Lorraine. 10 000 personnes ont assisté à ses obsèques à la collégiale St-Martin. L’inhumation a eu lieu en présence de 300 prêtres.
La Fontaine rue de Ferrette
Cette fontaine à tour possède un bac rectangulaire creusé dans la pierre. Témoignant de la vie champêtre antérieure à l’installation du réservoir, elle servait à abreuver les chevaux du relais de diligences de l’auberge voisine, ainsi que les animaux revenant des champs. Les jours de distillation, les fûts pouvaient être lavés à proximité de l’alambic situé à côté de la fontaine.
La Minoterie Moderne d'Hirsingue
Le moulin, situé sur les rives du Feldbach, est transformé pour la 1ère fois en 1900 par les établissements Schneider et Jacquet. Pendant la Première Guerre Mondiale, il est gravement endommagé. Joseph Munch, le propriétaire, crée alors en 1920 la société Minoterie moderne des établissements Munch. D’importants travaux d’agrandissements sont entrepris. La société se développe mais, après de nouveaux dégâts causés pendant la seconde Guerre Mondiale, il faut réparer encore mais surtout agrandir à nouveaux afin de pouvoir diversifier la production. D’importants silos à grains sont construits. Aujourd’hui elle a été transformée en dépôt – vente.
L'Eglise St-Jean Baptiste
L’ancienne église était vétuste et trop petite. L’évêque ordonne la construction d’un nouvel édifice, l’église St-Jean Baptiste, dont la construction débute en 1772. L’église est consacrée le 13 novembre 1774. En 1802, une flèche remplace l’ancienne coupole du clocher.
Cloches: Hirsingue (68 560), Eglise Saint-Jean-Baptiste (youtube.com)
L'Ancienne Ecole d'Hirsingue
Construite en 1779, l’ancienne école a servi jusqu’en 1960, année de l’inauguration du nouveau complexe scolaire. Cette maison comprenait deux salles de classe pour les garçons au rez-de-chaussée, et, au premier étage, deux salles de classe pour les filles, ainsi que des chambres réservées aux institutrices. Après 1960, la perception y a trouvé refuge. Depuis 1996, le bâtiment, transformé, est devenu la maison des jeunes pour revêtir le nom qu’on lui connait actuellement à savoir « Dorfhus ». Ce bâtiment communal a vocation d’accueillir tout type de manifestations ou évènements associatifs, culturels, festifs, de moyenne ampleur.
Le Presbytère d'Hirsingue
Le 27 juillet 1794, l’ancien presbytère est abattu jusqu’aux fondations par le général Dieche, commandant de la garnison de Strasbourg, et son détachement militaire. Un arbre de la liberté est alors planté à cet endroit. Aussitôt, la commune achète une maison à proximité du cimetière qui fait office de maison curiale (c’est à dire de maison des curés). Le presbytère est reconstruit d’après un plan de l’architecte Wagner, établi en 1821 et approuvé par l’entrepreneur en 1823. En 1868, d’importantes transformations intérieures sont opérées d’après les plans de Risler Fournier. De nouveaux travaux sont entrepris en 1933, suivant les plans du cabinet Kirchnacker-Démant de Mulhouse.
La Mairie d'Hirsingue
La mairie aux arcades est construite sur le terrain de l’ancienne chapelle St-Nicolas, démolie en 1773, et dont les pierres ont resservi à la construction du mur du cimetière. Les services de la justice de paix sont installés dans la mairie de 1843 à 1910.
Depuis les services communaux ont intégré ce magnifique bâtiment qui a fait peau neuve en 2010. Des travaux de rénovation comprenant également des travaux PMR ont rendu la mairie accessible à tous les Hirsinguois.
St Nicolas à Hirsingue
Cette statue de Saint-Nicolas, qui provient de l’ancienne chapelle du même nom, se trouve dans une niche aménagée dans une façade de la mairie. Selon la légende, St-Nicolas, né vers 270 en Asie Mineure, aurait accompli plusieurs miracles dont le plus connu est sans doute celui de la résurrection d’enfants découpés en morceaux par un boucher. Saint-Nicolas est aujourd’hui le patron des marins, des voyageurs, mais aussi des écoliers.
L'Ancien Tribunal d'Hirsingue
En 1792, Hirsingue devient chef-lieu de canton et siège de justice de paix. A l’origine, ces services se trouvent à la mairie. Des travaux débutent en 1908, et le tribunal est inauguré le 1er octobre 1910. Au moment de la Grande Guerre, le bâtiment sert d’hôpital, et, pendant la Seconde Guerre Mondiale, le quartier général de la 13è division d’infanterie y cantonne.
A partir de 1945, seuls restent les services du livre foncier et de l’enregistrement. Après avoir été occupé par un collège, le bâtiment sert à La Poste et au Trésor Public, qui s’y installent à la fin du XXè siècle. Aujourd’hui, outre La Poste, l’étude notariale de la commune y est installée, ainsi que les services de l’ONF.
Aujourd’hui privé, le bâtiment du centre administratif a été racheté par l’étude notariale.
L'Ancienne Synagogue d'Hirsingue
Dès le XVIIIe siècle, la communauté juive célébrait le culte dans une synagogue devenue par la suite vétuste, principalement à cause des dégâts causés lors du “Juden Rumpel”, en 1848. Une nouvelle synagogue, avec voûte en béton armé, est conçue par l’architecte Roos. Mais la population juive diminue dans le village, et ne compte plus que quatre familles en 1945.
La synagogue ferme, puis est vendue à la fin du XXe siècle pour être transformée en appartements. Mais elle a été acquise très récemment par la Commune dans le but d’y réaliser un projet d’intérêt public.
La Croix à panneau
Il ne reste désormais que la partie supérieure de cette croix qui auparavant s’élevait bien plus haut. Les lettres J.H.S. – Jesus Hominum Salvator (Jésus Sauveur des Hommes) – sont gravées dans le médaillon.
L’historien Franz Joseph Fues mentionne qu’à cet endroit, en 1750, M. Georges Munch fut piétiné par des boeufs déchaînés.